L’histoire de la théière

Les connaisseurs de thé le savent bien : un bon thé commence avec une bonne théière.

En effet, il existe presque autant de thés à déguster que de théières.

C’est en Inde, en Chine et au Japon que le thé a longtemps été consommé sous forme de poudre et parfois à des fins médicinales. Il n’existe pas de date officielle pour la création de la première théière, mais les infusions de feuilles de thé débutent vers le début du XVe siècle sous la dynastie des Ming (1368-1644), l’évolution de la théière remonte à cette période.

C’est dans la ville de Yixing que les premières théières sont apparues. Elles sont fabriquées à base de zisha, une argile locale et ont révolutionné la manière de préparer le thé, de par leur petite taille par exemple, qui permettait une consommation individuelle ou en duo.


Les Occidentaux sont fascinés par le thé et il sera importé en Europe par l'East India Company. De plus, l’argile connaît un grand succès et la région de Yi Xing se spécialisera dans la création de théières.
Les Européens essaient en vain de reproduire cette poterie chinoise, cette matière rigide et translucide, qui ne sera que la forme primitive de la porcelaine que l’on connaît aujourd’hui.

Comme toute nouvelle boisson arrivant en Europe, le thé est très cher et est principalement consommé par l’aristocratie. Même si en Angleterre, il s’introduit peu à peu le mode de vie anglais et devient rapidement la boisson nationale.
Face à la demande, les taxes sont réduites, de nombreux industriels lancent leur propre concept de théière et c’est le début de l’ « Afternoon Tea ».

En France, la première théière a été utilisée par Louis XIV, lors de la visite des ambassadeurs de Siam à la cour de Versailles. Le thé en France est considéré comme un trésor. Jusqu’au XIXe siècle, les maîtresses de maison portaient à leur ceinture la petite clé de la boîte à thé.


Plusieurs variétés de formes de théière commencent à voir le jour, avec de tous nouveaux matériaux. Devenues de réels articles de mode, les théières sont transformées en véritables œuvres d’art. La fonction reste la même, mais le design de certaines parcourt l’Histoire.
Son côté esthétique et sa notoriété ont fait de la théière un objet essentiel et présent au sein de tous les foyers.



On peut distinguer deux types de matériau créant deux styles de théière : 

  • Les théières à mémoire : sont en terre cuite et se souviennent de tous les thés qu’elles ont infusé. On dit qu’elles se culottent en raison du dépôt de couleur foncé qui se dépose au fond de la théière. Pour que la théière se culotte, il faut être patient, car le dépôt se fait, semaine après semaine, mois après mois, au rythme des infusions. Il est également essentiel de mettre un seul type de thé dans cette théière.

  • Les théières sans mémoire : sont en fonte, verre, porcelaine, céramique… et il est possible de faire infuser différents types de thé les uns après les autres sans risquer de mélanger les saveurs.



Argile :
La théière en argile et venant principalement de la région de YiXing en Chine est considérée parmi les meilleures de par la qualité, la texture et la couleur pourpre attrayante de l'argile, ainsi que la capacité à absorber la saveur du thé.

Porcelaine :
En Europe, la découverte autour de 1708 d'une formule de pâte dure de porcelaine a ouvert la porte à la conception et l'innovation. Ne conservant pas très bien la chaleur, les théières en porcelaine sont plus appropriées pour les thés fragiles: les verts, blancs et jaunes.

Étain et argent :
Vers 1700, les théières en argent ont intégré l'élite des ménages anglais et scandinave. Les théières en étain étaient considérées comme le “parent pauvre” de celle en argent. Moins onéreuse, elle en était tout autant utilisée.
Le thé chauffé dans une théière en or ou en argent donne le meilleur résultat d’infusion, car l'eau crée des bulles très fines en chauffant.

Fonte :
Ce type de théière remonte au XVIIe siècle, fabriqué à Morioka et à Mizusawa au Japon. Celle-ci n’est devenue populaire qu’aux XVIIIe et XIXe siècles, sa demande augmentant au fil des années jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. Les designs de cette époque varient du minimaliste et épuré au décor complexe.
La fonte conserve la chaleur plus longtemps que les autres matériaux. Cette capacité la rend plus appropriée pour infuser les thés bleus, noirs et sombres, soit les thés fortement oxydés.

Verre :
Les théières en verre clair résistants à la chaleur sont une création du XXe siècle. Elles mettent en valeur le processus de préparation du thé.
Tout comme la porcelaine, ce matériau ne conserve pas bien la chaleur.

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